soins

mardi 4 novembre 2008

COLLOQUE D'AGEN ET NERAC 14-15 NOVEMBRE 2008

L’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Agen et la Société historique des Amis du Vieux Nérac organisent un
Colloque scientifique
« La Grande Guerre aujourd’hui : Mémoire(s), Histoire(s) »

AGEN – Salles des Illustres, Vendredi 14 novembre 2008 de 9h à 17h

· Le mot du Président de la Société des Sciences, Lettres et Arts d’Agen
· Ouverture des travaux par Alexandre Lafon, doctorant à Toulouse, Université du Mirail.

v Première demi-journée. Président de séance : Bernard Lachaise

Première partie : Destins.

- Monique Biau-Lagard : De jeunes hommes face à leur destin : Gabriel Bouffies et Léon Laplace.
- Georgie Durosoir : La musique comme survie : les « musiciens du général » et le cas particulier de Lucien Durosoir, violoniste compositeur.
- David Mastin : Le double deuil de guerre des Maurousel : essai de micro-histoire culturelle.

Deuxième partie : Mémoires oubliées, mémoires conflictuelles.

- Marine Branland : Les gravures comme mémoires du temps de guerre : donner corps à son expérience de guerre.
- Anne Samson :The remembrance of the East Africa Campaign, 1914-1918, in South Africa: Historians’ use of, and impact on memory.
- Elise Julien : Mémoire et capitale : l’histoire de la Grande Guerre et la spécificité parisienne.
- Bastien Dez : Mémoires de gloires et d’infortunes : les tirailleurs « sénégalais » au secours de Reims et de la France (1918-2008).
v Deuxième demi-journée. Président de séance : André Bach

Première partie : La Grande Guerre dans les productions artistiques.

- Alain Paraillous : L’enfant au fusil de bois.
- Maurice Cottenceau : La Grande Guerre dans le cinéma.
- Nicolas Offenstadt : Rock, pop et Grande Guerre.
- Benoist Couliou et Cédric Marty : D'une mémoire qui n'en serait pas tout à fait une. À propos de quelques représentations artistiques de la Première Guerre mondiale.

Deuxième partie : La Grande Guerre comme enjeu pédagogique.

- Yohann Chanoir : La Première Guerre mondiale dans le manuel franco-allemand : regard croisé ?
- Céline Piot : La guerre de 1914-1918 comme rupture ou continuité chez les historiens.
- Thierry Labarthe : La place de la Grande Guerre dans les programmes et manuels scolaires : quoi de neuf et de moins neuf ?

v 17h : Fin des travaux – Conclusion de la journée par Rémy Cazals.
v Le mot de conclusion de la Présidente des Amis du Vieux Nérac

A 20H30 : projection des Fragments d’Antonin de Gabriel Le Bomin, au Cinéma le « Montreur d’images », en présence de Michel Cadé (Université de Perpignan)
Journée du Livre autour de 14-18
organisée par les Amis du Vieux Nérac
et l’Académie des Arts, Lettres et Sciences d’Agen

Nérac, 15 novembre 2008, salle des Écuyers de 9 h 30 à 19 h

Programme

Toute la journée, de nombreux stands vous attendent. En présence d’auteurs (écrivains ou historiens), les éditeurs, libraires et bouquinistes présentent et proposent à la vente une multitude d’ouvrages.
Ponctué par trois conférences et de présentations des récentes publications, ce salon du livre est enrichi d’une exposition prêtée par l’ONAC (20 panneaux).

· Éditeurs :

- Amis du Vieux Nérac/Éditions d’Albret (Nérac).
- Académie des Arts, Lettres et Sciences d’Agen/Revue de l’Agenais (Agen).
- Mémoire du Fleuve (Tonneins).
- Ancrage, revue de la mémoire des métissages du Sud-Ouest (Monbahus).
- Éditions Privat/Annales du Midi (Toulouse).
- Éditions CAIRN (Pau).
- BD Bulle (Agen).
- la Maison de la Presse Gaël Le Dallic (Nérac).
- le bouquiniste Jean-Louis Gauzy (Agen).

· Auteurs :

Historiens : André Bach, Rémy Cazals, Georgie Durosoir, Alexandre Lafon, Céline Piot, Nicolas Offenstadt, Fabrice Pappola, Anne Samson.
Romanciers : Alain Paraillous.
Auteurs de BD : Nicolas Juncker.

· Déroulement de la journée :

- 9 h 30 : Ouverture du salon du Livre
- 10 h : Présentation par le général André Bach des Carnets de guerre de Marc Delfaud, instituteur charentais et de Fusillés pour l’exemple 1914-1915.
- 10 h 20 : Présentation par Rémy Cazals de Prosper Viguier, un chirurgien de la Grande Guerre et Dans les tranchées de 1914-1918.
- 10 h 50 : Conférence de Marie Llosa sur : « La littérature jeunesse et la Grande Guerre ».
- 11 h 10 : Conférence de Philippe Bovyn sur : « Grande Guerre et littérature jeunesse. L’exemple d’un travail réalisé ».
- 12 h : discours de bienvenue de Monsieur le Maire de Nérac.
- 14 h 30 : Présentation par Alexandre Lafon et Céline Piot de la nouveauté des AVN Léonie Bonnet, une infirmière militaire pendant 1914-1918.
- 14 h 50 : Présentation par Nicolas Juncker de la BD Le Front.
- 15 h 25 : Présentation par Nicolas Offenstadt de son dernier ouvrage.
- 15 h 45 : Conférence de Yohann Chanoir sur : « La Première Guerre mondiale dans le manuel franco-allemand ».
- 16 h 15 : Présentation par Alain Paraillous du roman Demain viendra l’aurore.
- 16 h 40 : Présentation par Fabrice Pappola des Carnets de guerre d’Arnaud Pomiro. Des Dardanelles au Chemin des Dames.
- 17 h 15 : Présentation par Georgie Durosoir de Deux musiciens dans la Grande Guerre.
A 21H00 : projection au Cinéma le Margot de La Tranchée de William Boyd, partenariat « Culture et Cinéma » et Cinéma Le Margot.

RENSEIGNEMENTS COMPLEMENTAIRES
ü Contacts : Alexandre Lafon : 06 32 82 60 29 ; carpediem16@wanadoo.fr
David Mastin : 06 85 63 53 70 ; david.mastin@orange.frCéline Piot : 06 87 28 83 33 ; celine.piot@netcourrier.com

samedi 25 octobre 2008

Estonia after WW1 and in WW2

article rédigé par Krista Mahlakoiv:

After the First World War the Russian and the Austro-Hungarian Empires had collapsed and many new states arouse but there was little political stability in Europe. In eastern Europe, the new states, Poland, Czechoslovakia, Yugoslavia, Latvia, Estonia, Lithuania and Finland were always threatened by the rapid increase in national strength of communist Russia.
The Republic of Estonia was established on the 24th of February 1918, when for the first time in the history of the state, Salvation Committee, Päästekomitee, declared independence of the Republic of Estonia. This day is celebrated as Independence Day in Estonia.
Estonia had to defend its independence against Russians – the Red Army – and against Germans, the Landeswehr, a militia formed by Baltic German reactionaries. (Baltic Germans are Germans living in the eastern shore of the Baltic Sea, which today form the countries of Estonia and Latvia. They came there between the 12th and 13th century and they were colonists or crusaders. After the crusades they influenced and came to control the administrations of government, politics, economics, education and culture of these areas for over 700 years until 1918, despite remaining a minority ethnic group. They most of estonian nobelmen and land owners were Baltic Germans at this time.)
Nasionalist troops loyal to the new gowernment were joined by volunteers from Finland and Denmark, as well as number of local Germans who supported the Republic. Essential military aid was provided by the British fleet. Having failed to subdue its small neighbour by military force, Soviet Russia finally recognised the independence of Estonia – the Tartu Peace Treaty was signed on the 2nd of February 1920.
The two decades of independence was a time of rapid changes and development. Virtually within one generation a cultural space based on Estonian language and mentality was created – higher education, police force, literature and legal system, scientific and sporting administrations and many more essential facets of a modern nation state.
The political system showed less stability. It became apparent in the 1934 bloodless coup d’etat by the state elder Konstntin Päts and general Johan Laidoner. Reason for that was that the veterans of the War of Independence (Vapsid) formed a party and became very popular, they wanted to change the constitution – to increase the power of the President. The government saw a threat in their popularity and the veterans were accused of trying to take over the government and being socialists, so all the gatherings and organisations of Veternas were forbidden and their leaders were even arrested. The following six years are called the „Era of Silence“. There are several different opinions on the blodless coup d’etat in the 1934 by Konstantin Päts, many historians say that it was only done because K. Päts and J. Laidoner wanted to secure their positions.
The policy of non-involvement of the democratic West in the 1930s left Estonia alone between the big countries. With the Hitler-Stalin Pact of August 1939 - Molotov- Ribbentrop pact - included a secret protocoll where Stalin and Hitler shared the Eastern-Europe between themselves, and Estonia was annexed to Soviet sphere of influence. A couple of weeks later, openly threatened with invasion by the Soviet Union, Estonia had to accept the establishment of Red Army and Navy bases on its territory. At first Soviet Union didn’t care about Estonian politics but in June 1940, a defacto military take-over ensued. At a time when the bewildered eyes of the world were focused on Natzis’ enttry to Paris, few took notice of Soviet occupation in the Baltic countries. Few days later they took over the government and brought more troops into Estonia. All that was followed by unexpected elections in Estonia, which wer won by communist with 92,8% of the votes, of course the results of the elections were not real. Also politics, economy and social system were changed acording to Soviet Union. On 14th of June 1941 it was the turn of the families and relatives of „elements hostile to Soviet power“: without discrimination according to gender or age, over 10 000 Estonians were deported without trial to prison camps and exile. Many perished.
A year of Soviet rule was followed by the Nazi invasion in 1941. Recent memories of Communists’ atrocities caused a great number of Estonians to fight against the retreating Soviets. Germans took over the continental Estonia but the sense of reliefe was short. It became evident that the Nazis would not countenance any attempt at restoring Estonia’s independence. An Estoninan nationalist government, formed amidst the chaos of the collapsing German defence, declared the restoration of independence and proclaimed neutrality in the war. They also attempted to organise Estonian military units and tried to get recognition from the Western Allies, but without any luck. By the late autumn 1944 the Red Army had re-occupied the whole of Estonia.
Tens of thousands of Estonians, who were fortunate enough to get to the coast adn find any kind of vessel, escaped overseas to Sweden.

mardi 5 août 2008

Krista Mahlakõiv from Tallinn University



A new assistant for our works, living in Tallinn, Estonia. We're glad that this graduate student from Tallinn university could help us in the understanding of wars in Europe. Welcome Krista!

mardi 3 juin 2008

En attendant Mireille Havet

Lu dans le Monde des Livres du vendredi 30 mai 2008, parution du Journal de Mireille Havet 1924-27. Poétesse et romancière sulfureuse, soutenue dès 1914 par Apollinaire puis Colette, celle-ci est née en 1898. On annonce la publication prochaine de son journal pour les années 1913-18 (éd. Claire Paulhan). De quoi en savoir (après Françoise Dolto ou Simone de Beauvoir) plus sur les jeunes filles dans la guerre.

vendredi 25 avril 2008

90ème anniversaire de l'Armistice à Castelmoron sur Lot

RECHERCHONS DOCUMENTS LIES AU 90 ANNIVERSAIRE DE L’ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918

Les écoles et le collège vont avoir à cœur de donner par leur présence et leurs travaux (d’exposition à la médiathèque notamment) l’importance qui convient à de telles manifestations. Nous prévoyons de travailler avec nos élèves sur les commémorations au village depuis 1918. Il nous plairait pour ce faire que la population de Castelmoron et environs puisse répondre à cet appel à documents.
Ces documents peuvent être de toute nature : cartes postales, affiches, programmes, compte-rendu de presse, photographies ou témoignages oraux ou écrits et doivent porter sur les sujets suivants :
· Comment les soldats de Castelmoron sont-ils rentrés : y a-t-il eu une fête ? des fêtes ? Comment a-t-on fêté le 14 juillet, le 3 août, le 11 novembre 1919 ?
· Peu de soldats morts au combat –sauf Hector Colonges- semblent être enterrés au cimetière communal : pourquoi ? Quelles ont été les formes prises par le deuil à Castelmoron : dans l’espace public, dans les lieux de culte, dans les familles touchées ?
· Comment a-t-on commémoré la fin de la Grande Guerre dans les années qui ont suivi ? Selon quelles formes –propres ou non, avec quels acteurs ? (anciens combattants, mutilés, veuves, orphelins, enfants des écoles, corps constitués…) Y a-t-il eu de « grandes » années de commémoration et pourquoi ? (nous pensons au cinquantième anniversaire par exemple). Quand et comment a-t-on décidé de rebaptiser certains lieux ?
· Enfin et de manière prospective, que peut-on faire pour élargir l’intérêt porté actuellement à ces cérémonies ?

contact : dmastin@hotmail.fr

jeudi 24 avril 2008

COMMEMORATIONS ET PROFANATIONS






1: le sens des monuments: article de SUD-Ouest du mardi 22 avril 2008.


Les monuments aux morts de la guerre 1914-1918 sont bien vivants. Du moins sont-ils l'enjeu de conflits de mémoire. La réaction de l'Union fédérale à Agen entend réserver le monument aux morts: il n'est pas question pour elle que les monuments aux morts célèbrent la mémoire de ceux qui ont souffert sans mourir! Notons que l'intrusion "de plaques associatives ou logos" ne datent pas d'aujourd'hui. Dès après la seconde guerre mondiale les associations de déportés ont apposé leurs plaques: célébrant leurs morts en déportation. Mais dans le même temps le monument devenait un point d'ancrage pour la communauté des vivants et parmi eux des rescapés. Ceux-ci se rendant visibles dans l'espace public et donc social et politique. Ce qui change actuellement? Une certaine inflation du désir de reconnaissance : il se murmure que des associations "gais et lesbiennes" voudraient voir apposer telles plaques appelant à commémorer la souffrance "communautaire" en déportation.

Les Anciens combattants -les vrais, les purs, les durs- entendent donc restituer aux monuments aux morts leur virginité et renationaliser les commémorations: c'est le sens de leur appel au ministre de l'Intérieur, pour "une instruction claire". Suivons l'affaire, mais il n'est pas certain que les maires y soient favorables. Car les communes se sont appropriées ce qu'elles considèrent comme un bien local: les habitants sont attachés à leur monument et en font évoluer -certes parfois avec des tiraillements ou conflits...mais ceux-ci ont eu lieu parfois dès l'érection du monument et certaines communes ont combattu ou contourné les directives des commissions administraives préfectorales- sens et formes.

Ajoutons que les conflits ou enjeux de mémoires autour du monument ont eu parfois des manifestations bien plus brutales voire profanatoires : le cas du monument de Port-Ste Marie (Nos deux photographies 47, Lot et Garonne) où les résistants ont littéralement recouvert les poilus en est l'illustration (l'inscription "A nos Morts" a disparu au profit de la plaque au 4è Groupe de Résistance). Une exception?




mercredi 23 avril 2008

Décès de Germaine Tillion le 19 avril 2008


Elève de Marcel Mauss, l'ethnologue avait été déportée en 1943, à Ravensbrück. On peut lire son Ravensbrück, Paris, Seuil, 1988.
http://www.europe1.fr/culture/articles/1342285/Deces-de-Germaine-Tillion-a-101-ans.html


vendredi 14 mars 2008

Lazare Ponticelli








Compte-rendu des articles parus dans La Croix, le 13 mars suite à la mort du dernier poilu français. La page 2 retrace le parcours de Lazare depuis sa naissance jusqu'à la guerre. Véritable personnage de roman. On s'intéressera à la complexe relation entre son engagement volontaire à l'âge de 16 ans en bonne partie alimentaire et la découverte des réalités de la guerre. Après l'entrée de l'Italie dans la guerre, Lazare combat sur son sol natal...il y vit des périodes de fraternisation avec les soldats autrichiens...mais aussi de combats furieux.
La part de la recherche historique
Un entretien a été accordé par Jean-Jacques Becker un des grands historiens de la Grande Guerre. Lorsqu'il mentionne les avancées de la recherche dans le domaine de la médecine de guerre, il fait référence aux travaux de Sophie Delaporte sur les Gueules cassées ou les médecins de la Grande Guerre. Mais aussi à des travaux américains: voir notamment The Otis Historical Archives of the National Museum of Health and Medicine: http://www.nmhm.washingtondc.museum/collections/archives/archives.html


Ce même 13 mars a paru un dossier consacré à LP dans le Figaro.

Les vétérans ailleurs

Au sujet des vétérans et des commémorations on lira avec intérêt un article d'ABC news sur les rapports entretenus par Bush avec la guerre 14-18. On ne sera pas surpris j'imagine de voir l'utilsation du dernier des doughboys (sammies) à des fins de justification d'autres interventions, réputées elles aussi "patriotiques" : http://abcnews.go.com/WN/story?id=4404661&page=1

samedi 9 février 2008

Le Journal d'Hélène Berr

On trouvera la couverture sur le site : http://www.amazon.fr/Journal-1942-1944-Suivi-H%C3%A9l%C3%A8ne-confisqu%C3%A9e/dp/2847345000

Résumé et commentaires par M-L Denis, professeur de Lettres Modernes

Ce journal a été confié par la nièce d'Hélène aux archives du Centre de Documentation Juive Contemporaine en 2002. Comme de nombreux témoignages de cette époque, cet écrit a une valeur unique ; il ne reste souvent rien des êtres disparus tragiquement et les familles s'accrochent à ces bribes de vies passées.
Hélène Berr est morte à 24 ans.
Arrêtée avec ses parents à Paris le 8 mars 1944, elle est déportée à Auschwitz où son père est empoisonné et sa mère gazée dans les premiers mois. Elle survit seule pendant plus d'un an dans cet enfer. Elle résiste encore à son transfert vers le camp de Bergen-Belsen en janvier 45. Elle meurt d'épuisement, de maladie en avril 45 quelques jours avant l'arrivée des Britanniques.
Cette vie brisée ressemble à celles de nombreuses jeunes filles de cette période noire de notre histoire; mais il reste d'elle son journal d'autant plus bouleversant qu'il est plein de vie, d'espoir et de sensibilité. Elle y fait preuve d'un grand talent d'écrivain ; les phrases et les images sont vraies, parfois cinglantes et nous touchent à chaque ligne. Elle mène la vie d'une étudiante "ordinaire". Elle prépare l'agrégation d'anglais à la Sorbonne et sa vie tourne autour de sa famille, ses études, ses amis et ses amours. En toile de fond cependant, les lois anti-juives de Vichy vont faire basculer sa vie dans l'arbitraire, l'injustice, la déportation et la mort.


C’est un écrit d’une finesse et d’une lucidité incroyable.
Le début du journal, au commencement de l’année 42, tourne autour de sa vie d’étudiante, de sa rencontre avec Jean, son fiancé. Seule la toile de fond nous rappelle le contexte de l’occupation ; la jeune étudiante veut croire à un avenir heureux puis peu à peu tout se précise.
L’arrestation de son père, la découverte des conditions de vie au camp de Drancy, les rafles, tout pousse Hélène à s’engager dans cette réalité qui la révolte. Avec un groupe de femmes et amies, elle s’occupe d’enfants dont les parents ont été déportés. Elle nous livre alors quantité d’histoires particulières, toutes plus bouleversantes les unes que les autres.
L’année 43 et le début de l’année 44, jusqu’à son arrestation en avril, nous plonge dans la gravité et l’horreur du moment. Sa mère lui dit « il faut noter tout ça, il faut se souvenir ». Les événements leur paraissent incroyables ; sa meilleure amie est déportée ; les arrestations frappent au hasard et elles s’attendent à tout.
Elle porte un regard étonnant de réflexion sur le monde qui l’entoure, sur les responsabilités de chacun, des Français en particulier et sur le rôle qu’ils jouent dans les arrestations.
« C’est toujours la même histoire de l’inspecteur de police qui a répondu à Mme Cohen , lorsqu’il est venu arrêter 13 enfants à l’orphelinat , dont l’aîné avait 13 ans et le plus jeune 5 ( des enfants dont les parents étaient déportés ou disparus) , mais il « en » fallait pour compléter le convoi de mille du lendemain : « Que voulez vous, madame, je fais mon devoir ! » et Hélène poursuit « Qu’on soit arrivé à concevoir le devoir comme une chose indépendante de la conscience, indépendante de la justice, de la bonté, de la charité, c’est là la preuve de l’inanité de notre prétendue civilisation.» p. 217
Elle s’interroge sur des thèmes qui font toujours débat aujourd’hui, ceux qui savaient et n’ont rien fait, sur la culpabilité. Elle se demande même comment l’Histoire rendra compte de cette période ! « En ce moment nous vivons l’histoire. Ceux qui la réduiront en paroles pourront bien faire les fiers. Sauront-ils ce qu’une ligne de leur exposé recouvre de souffrances individuelles ? Ce qu’il y a eu, en dessous, de vies palpitantes, de larmes, de sang, d’anxiété ? » p.181
Ainsi au cours de l’année 43, elle échappe aux rafles, elle sait cependant, de façon intuitive que son tour viendra, mais elle ne veut pas fuir pour pouvoir continuer à aider les autres. Elle ne sait pas précisément ce qui les attend. Elle sent bien que des vieillards, des malades ou des enfants de moins de 5 ans ne peuvent pas représenter une force de travail intéressante pour l’Allemagne.
Elle confie donc toutes ces interrogations, ses angoisses, ses doutes et aussi l’espoir de s’en sortir, à son journal dont elle remet les pages à la fidèle employée de maison, Andrée, afin que son fiancé (dans la résistance) puisse les lire et retrouver un peu d’elle à son retour.
Le 8 mars 44, Hélène et ses parents sont arrêtés chez eux. Elle semble encore plus consciente à ce moment là de ce qui l’attend. « Il n’y a sans doute pas à réfléchir, car les Allemands ne cherchent même pas de raisons ou d’utilité à la déportation .Ils ont un but, exterminer.» p.276.
« Sentiraient-ils, s’ils savaient ? (Français et Allemands) Sentiraient-ils la souffrance de ces gens arrachés à leurs foyers, des ces femmes séparées de leur chair et de leur sang ? Ils sont trop abrutis pour cela. »
Et puis, ils ne pensent pas, je crois que c’est la base du mal ; et la force sur laquelle s’appuie ce régime. Annihiler la pensée personnelle, la réaction de la conscience individuelle, tel est le premier pas du nazisme. », p.277.
C’est une de ses dernières phrases et cela se passe de commentaires, ce récit est bouleversant d’émotion et d’intelligence.

samedi 2 février 2008

"Ne te fais pas de mauvais sang ce sera vite fait", correspondance de Louis Paul Couleau, maréchal-ferrant à Ségalas


Lettre du 6 août 1914
La correspondance de Louis Couleau durant la guerre, pour ce qui a été conservé, est détenue par sa petite-fille. Celle-ci a accepté le principe de la mise en ligne d’une partie des lettres accompagnées d’un commentaire.
Il peut paraître étrange qu’on fasse encore ce type de publication. Après tout, quoi de plus semblable à une correspondance de poilu rural qu’une autre correspondance de poilu rural. De nombreuses correspondances du temps de guerre ont été publiées et encore beaucoup le seront. Ce qui change alors dans les publications les plus récentes tient aux axes nouveaux et pistes pluridisciplinaires de lecture. (voir notamment Martha Hanna, Your Death Would Be Mine: Paul And Marie Pireaud in the Great War, 2006) Aussi bien, scrute-t-on à présent ces lettres moins à la recherche de faits que des représentations que les scripteurs se font de la guerre. On s’attache alors à des phénomènes qui semblent au premier regard éloignés de la guerre. Antoine Prost reprochait il y a peu à certains historiens de regretter que les poilus n’aient pas parlé de leur sexualité comme si l’objet ‘sexualité’ était devenu plus qu’un objet historique, un objet de succès éditorial. Je ne suis pas certain de voir à quels excès historiographiques il fait référence (et certainement pas j’imagine à la thèse de Le Naour, Sexes en guerre. Voir http://www.alapage.com/-/Fiche/Livres/9782700723298/sexes-en-guerre-jean-yves-naour-le-.htm?fulltext=Jean-Yves%20Le%20Naour&id=45021201614601&donnee_appel=EVENE), mais on peut mettre au crédit de sa prise de position, qu’en tout état de cause il faut avec prudence et certainement respect pénétrer la vie privée que ces correspondances veulent bien laisser voir.
Néanmoins, c’est bien à ces parcelles d’intime que l’implicite ou l’explicite de l’écriture livrent que nous nous intéressons en parcourant la correspondance de Louis Couleau.
DM

C'est dans cette "rubrique-feuilleton" que nous déposerons assez régulièrement les fragments de la Grande Guerre de Louis Couleau, maréchal-ferrant à Ségalas, Lot-et-Garonne

dimanche 27 janvier 2008

Le 27 janvier. La mémoire, l'oubli et le deuil

Sur le site d'Arte: une expérience artistique contre l'oubli celle de Gunter Demnig et de ses "pierres d'achoppement": http://www.arte.tv/fr/histoire-societe/1898170.html
En mémoire des victimes du nazisme, le sculpteur Gunter Demnig encastre des pavés couverts d’une plaque de laiton devant le dernier domicile des déportés. Ces « pierres d’achoppement » de 10 cm par 10 invitent à la réflexion. « Achopper », c’est s’étonner, s’arrêter et réfléchir. Un mémorial décentralisé où la commémoration ne se transforme pas en rituel figé, où l’atrocité des crimes prend une dimension concrète…Grâce aux indications des habitants des quartiers et aux fonds de parrainages, Gunter Demnig est parvenu à honorer la mémoire des déportés dans 283 villes allemandes, puis en Autriche, en République Tchèque et en Hongrie.

samedi 26 janvier 2008

Livraison distinguée d'une indiscrétion

Dans LE MONDE 2 n°19598 de ce samedi 26 janvier 2008, Pierre Assouline ("Juste un détail", p.15) révèle que Marc Ferro a refusé -après avoir pesé le pour et le contre et le reste- de recevoir la croix de l'ordre du Mérite que l'ambassadeur d'Allemagne, pardon de la République fédérale d'Allemagne- voulait comme à d'autres lui remettre. Et d'expliquer que ne voulant pas blesser l'hôte allemand il n'a pas voulu refuser publiquement. Une lettre brève a donné les explications nécessaires. Sensible à l'honneur qu'on souhaitait lui faire, Marc Ferro, par ailleurs conscient d'avoir oeuvré au rapprochement franco-allemand grâce à son émission "Histoire Parallèle", n'a pas pu imaginer voir cet insigne allemand accroché à sa poitrine, lui dont le coeur saigne encore lorsqu'il songe à la disparition à Buchenwald de sa mère.
Faire l'Europe n'est pas bien simple et les enjeux de mémoire suscitent -on le voit dans le cas de Marc Ferro- un singulier conflit schizophrénique. Lui, ne peut oublier mais il le doit aux générations présentes qui "n'y sont pour rien".
Oublier pour mieux se souvenir, se souvenir pour mieux oublier.

vendredi 25 janvier 2008

Last World War I veterans

Après le décès de l'avant-dernier poilu français, la presse internationale a dressé un bilan: on trouvera ci-dessous les liens vers deux articles en anglais, du Spiegel (Allemagne) et de BBC news :


En français sur le site du Monde,article du 20 janvier et sur le site de Libération, le revirement (24 janvier) de Lazare Ponticelli, le dernier poilu français qui accepte finalement les obsèques nationales :

jeudi 24 janvier 2008

y a-t-il encore des tabous en histoire: l'exemple de la lente prise de conscience japonaise.

Le thème des tabous en histoire et de leur usage peut être parcouru avec quelques exemples qui concernent les histoires nationales française, allemande ou japonaise...etc. sur le site d'Arte. On lira ou écoutera avec profit l'étude de l'usage du mot tabou par l'historien Antoine Prost. http://www.arte.tv/fr/histoire-societe/histoire/Tabous-de-l-histoire/1383070.html
Au Japon, on n'a toujours pas accédé à une vision sereine d'un passé peu glorieux. Sur le site du Parlement européen on trouve ce texte officiel qui concerne la question de l'esclavage sexuel auquel des milliers de femmes en Asie ont été contraintes depuis les années 30 jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, au profit des troupes d'occupation. La question du droit à réparation pour les victimes d'actes contraires au droit international rejoint la question de la reconnaissance publique et officielle des crimes et celle de l'enseignement de l'histoire.
A resolution on the 'comfort women' (sex slaves) used by Japan in World War II calls for a change of official attitudes in modern-day Japan, a right for survivors or families to apply for compensation and measures to educate people about these historical events. The resolution states that the government of Japan, during its colonial and wartime occupation of Asia and the Pacific Islands from the 1930s until the end of World War II, officially commissioned the acquisition of young women, who became known to the world as ianfu or ‘comfort women’, for the sole purpose of sexual servitude to its Imperial Armed Forces. The system "included gang rape, forced abortions, humiliation, and sexual violence resulting in mutilation, death or eventual suicide, in one of the largest cases of human trafficking in the 20th century". The survivors are still waiting for justice to be done. The dozens of ‘comfort women’ cases brought before Japanese courts have all ended in the dismissal of plaintiffs’ claims for compensation, despite court judgements acknowledging the Imperial Armed Forces’ direct and indirect involvement, and the state’s responsibility. Call for formal acknowledgment of responsibility by government The EP refers to the acknowledgements of these abuses made by Japanese politicians and officials, although "some Japanese officials have recently expressed a regrettable desire to dilute or rescind those statements". At all events, the EP believes more needs to be done. The resolution calls on the Japanese government "formally to acknowledge, apologize, and accept historical and legal responsibility, in a clear and unequivocal manner, for its Imperial Armed Force’s coercion of young women into sexual slavery, known to the world as ‘comfort women’, during its colonial and wartime occupation of Asia and the Pacific Islands from the 1930s until the end of World War II". Legal obstacles to compensation must be removed It also calls on the Japanese government "to implement effective administrative mechanisms to provide reparations to all surviving victims of the ‘comfort women’ system and the families of its deceased victims". The Japanese National Assembly is urged "to take legal measures to remove existing obstacles to obtaining reparations before Japanese courts". In particular, say MEPs, "the right of individuals to claim reparations against the government should be expressly recognized in national law, and cases for reparations for the survivors of sexual slavery, as a crime under international law, should be prioritized, taking into account the age of the survivors". Education about the past MEPs also want the government of Japan "to refute publicly any claims that the subjugation and enslavement of ‘comfort women’ never occurred". Lastly, the resolution "encourages the Japanese people and government to take further steps to recognize the full history of their nation, as is the moral duty of all countries, and to foster awareness in Japan of its actions in the 1930s and 1940s, including in relation to ‘comfort women’" and "calls on the government of Japan to educate current and future generations about those events".

dimanche 20 janvier 2008

Sonderkommando Auschwitz-Birkenau: compte-rendu


Un beau et terrible documentaire inédit (d'Emil Weiss, 2007) vu sur Arte le MERCREDI 23 janvier à 21H00. Le sujet nous fait entrer dans l'intimité du processus de destruction des Juifs à Auschwitz puisque les sonderkommandos étaient chargés des opérations de réception, gazage et incinération des cadavres.
C'est un documentaire saisissant. toutes les voix sont off, il n'y a pas trace d'un humain sur les images. Auschwitz, ses ruines, les ruines des crématoires sont les seuls acteurs visibles. Les textes lus sont ceux écrits par des membres des sonderkommandos rescapés ou pas, et celui du médecin du sonderkommando. Tous sont terriblement précis dans le déroulement de l'horreur. La description des tâches est d'une minutie sordide: comment la comprendre? il faut se rappeler que les survivants craignaient de ne pas être crus. Il faut voir dans les descriptions de l'horreur cette volonté de prouver, quand les crématoires, eux-mêmes, ont disparu, dynamités par les nazis. (La description du brûlement des corps par Henryck Tauber relève de cette volonté de témoigner. Son récit, durant l'audition au procès de Cracovie mai 1945, est à lire p. 196-217 dans un livre paru chez Calmann-Lévy, avec le Mémorial de la Shoah, Des voix sous la cendre, manuscrits des Sonderkommandos d'Auschwitz-Birkenau. Il contient entre autres les textes des Sonderkommandos éliminés retrouvés sous les cendres de Birkenau ).
Le médecin du Sonderkommando quant à lui donne des précisions éclairantes sur l'état d'esprit de ceux qui étaient chargés de ces tâches morbides. Quoique bien nourris ils sont soumis à un stress lié au rythme imposé et bien sûr et surtout à la difficulté de participer à la shoah: Langfus un du sonderkommando se sent aussi coupable de tuer des Juifs lorsqu'une fillette lui crache au visage qu'il est l'assassin des Juifs.

Le documentaire qui suit (21H50) Il faudra raconter concerne la mission que quatre rescapés d'Auschwitz se sont donnée de raconter l'indicible. Inlassablement ils racontent aux jeunes leurs souffrances, témoignent pour ceux qui ne sont pas revenus. Un moment intéressant entre tous, lorsqu'un des rescapés d'Auschwitz, germanophone, s'adresse à des étudiants allemands: ceux-ci expriment -en fait peu prennent la parole- la douleur du poids de la culpabilité: se sentir coupable de ce que les grands-parents ont fait, approuvé ou laissé faire. On sent bien en la matière que ce sentiment de culpabilité est difficile à supporter. Une autre jeune fille intervient et explique comment la question est éludée par les grands-parents et les parents...on en parle pas, mais on laisse encore planer cette idée -qui doit renverser la culpabilité- qu'après tout les Juifs avaient peut-être mérité leur sort, ce qui conduit à minimiser la culpabilité des bourreaux. Interprétation terrible qui rend encore plus et toujours nécessaire l'enseignement de cette histoire que les victimes sont toujours des victimes.



vendredi 11 janvier 2008

Un secret de Philippe Grimbert : compte-rendu de lecture

Fiche de lecture réalisée par Rachel M, élève de 3ème

I. J’ai choisi de lire Un secret de Philippe Grimbert, publié en Mai 2006. Ce roman est autobiographique :

•il est écrit à la première personne du singulier : « je »(P.11) et l’histoire du nom de l’auteur occupe une place importante dans l’histoire : « les origines du nom Grimbert »(P.17)
•l’auteur, Philippe Grimbert est aussi le narrateur et le personnage principal. Grâce au résumé de l’édition du 2 Juin 2006 on voit que le narrateur est aussi le personnage principal : « Le narrateur de ce livre, lui, s’est inventé un frère ». Grâce à la dédicace « à Tania et Maxime, à Simon », on voit que le narrateur est aussi l’auteur : les personnages du livre sont des membres de sa famille.

II. Biographie :
Philippe Grimbert est né à Paris en1948, il est écrivain et psychanalyste.
Son nom de famille était, à l’origine, Grinberg, mais le « n » et le « g » révèlant trop l’ascendance juive de sa famille , il fut modifié pendant la seconde guerre mondiale. Il eut un frère Simon tué à l’âge de huit ans durant cette même guerre.
Passionné de musique il a publié trois essais :
Psychanalyse de la chanson
•Pas de fumée sans Freud
•Chanton sous la psy

Il est aussi l’auteur de deux romans :
La petite robe de Paul
•Un secret

Grâce au livre Un secret il a obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2004 et le prix des lectrices de ELLE en 2005.

III. Thème principal :
Dans Un secret, Philippe Grimbert dévoile les secrets que ses parents lui ont cachés sur leur famille.

IV. Un Paragraphe : « Un « m » pour un « n », un « t » pour un « g », deux infimes modifications. Mais « aime » avait recouvert « haine », dépossédé du « j’ai » j’obéissais désormais à l’impératif du « tais ». Butant sans cesse contre le mur douloureux dont s’étaient entourés mes parents, je les aimais trop pour tenter d’en franchir les limites, pour écarter les lèvres de cette plaie. J’étais décidé à ne rien savoir. » (p.17)
Je trouve ce paragraphe poétique, beau et harmonieux. Il me semble que ce paragraphe représente bien le roman et quand je l’ai lu il m’a touché.

V. Résumé :
Tout d’abord, le narrateur nous raconte son enfance. C’est un enfant faible, fragile qui ne voit que de la déception dans le regard de son père. Cet enfant a une particularité : il s’est inventé un frère. Ce frère est plus grand, plus fort, ce frère imaginaire est toujours vainqueur contre lui. Ce garçon vit avec ses parents Tania et Maxime, athlètes d’origine juive dirigeant un magasin d’articles de sport.
Sa seule amie est Louise : une femme âgée, qui exerce à côté du magasin. C’est l’amie de la famille, lui et ses parents lui confient leurs secrets, leurs soucis : elle les écoute et les soulage.
Puis un jour, alors qu’il a quinze ans, il visionne avec sa classe un film sur les camps de concentration. Un élève assis côté de lui lance une remarque antisémite en imitant l’accent allemand. Le narrateur rit d’abord, comme tout le monde, mais au fond de lui une grande rage se réveille et il se jette sur le garçon pour le battre.
A ses parents il parle d’une bagarre pour un stylo mais à Louise il raconte toute la vérité. Il semble que c’est le signe que Louise attendait : elle lui raconte l’histoire de sa famille.
Tania était mariée à Robert, la sœur de Robert Hannah allait se marier avec Maxime. A son mariage avec Hannah, Maxime rencontre Tania : ils tombent foux amoureux. Chacun repousse cette forte attirance et essai de ne pas y penser.
La guerre est déclarée, Robert part au front. Les temps sont de plus en plus durs pour les juifs, Maxima, Hannah, Simon, leur famille et Louise décident de s’exiler en zone libre à Saint Gauthier. Les hommes partiront d’abord et feront signe aux femmes ensuite. Hannah qui s’est rendu compte de l’attirance qui lit son maris et Tania, reçoit une lettre de celui-ci lui annonçant l’arrivée de Tania à Saint Gauthier. Hannah s’effondre. Lors du deuxième voyage vers Saint Gauthier elle se dénonce elle et son fils en montrant leurs véritables papiers à un officier allemand.
A Saint Gauthier personne ne peut ignorer la relation entre Tania et Maxime. Ils ont malgré eux succombé à leur amour. La guerre est finit, tous rentrent à Paris, Hannah, Simon et Robert ne reviendront pas. Tania et Maxime se marient et ont un fils.
Au terme de ce récit, le narrateur est libéré de l’emprise de ce frère imaginaire. Il connait le secret de ses parents, mais se tais par amour pour eux. Tania développe une grave maladie, Maxime décide de mettre fin à ses souffrances. Le narrateur et son père ont un chien Echo, celui-ci finit par mourir par la faute de Maxime. Le fils concède à son père cette responsabilité mais lui assure que c’est la seule : il le libère ainsi du secret qui l’obsède.

VI. Etude d’un personnage : Hannah
Son physique : Hannah a les « yeux pâles » et le « teint porcelaine » (p.78), elle a les « joues pâles » (p.88).
Son moral : Hannah est « fragile » et « gracieuse » (p.87).
Sa situation familiale : Hannah est la sœur de Robert et donc la belle sœur de Tania (P.88) : « son frère », « Robert et son épouse Tania » ; « Maxime épouse Hannah » (p.85) et ils ont un fils « Simon » ( p .94).
Son rôle dans l’histoire : Hannah a découvert, elle sait le puissant lien qui existe entre Maxime et Tania, elle s’effondre et décide de se dénoncer elle et son fils à des soldats allemands. Hannah est un élément moteur de l’histoire, si elle ne s’était pas sacrifiée, on peut supposer que Tania et Maxime auraient continué de s’aimer en silence. Maxime serait toujours marié à Hannah, le narrateur ne serait pas né.
Son évolution dans l’histoire : Au début de l’histoire, on ne connait pas l’existence d’Hannah, on la découvre grâce au récit de Louise.
Hannah est heureuse lorsqu’elle se marie avec Maxime, leur vie commune est paisible et stable, ils ont un fils dont ils seront très fiers.
Son bonheur s’arrête lorsqu’elle voit briller le désir dans les yeux de maxime alors que Tania en maillot de bain effectue des figures aquatiques.
Un deuxième choc arrive dans la vie de cette femme : Tania est arrivée à Saint Gauthier, elle sait que son mari et sa belle sœur finiront en semble. Elle décide d’abandonner, l’amour de Tania et Maxime sera plus fort, elle en est sûre, elle devient suicidaire.
Ses relations avec les autres personnages : Au début du récit de Louise, celle-ci nous apprend qu’Hannah est « plus mère que femme » (p.78), par la suite on verra que cette affirmation n’est pas vraie : Hannah a sacrifié son fils par amour ou désamour de Maxime. Hannah aimait beaucoup Maxime et son fils. Elle s’entend bien avec les membres de la famille de Maxime (Esther, George…) ainsi qu’avec Louise. On voit qu’elle a beaucoup d’ « admiration pour sa belle sœur » Tania (p.80).

VII. Mon point de vue : j’ai beaucoup aimé ce livre, je le trouve entrainant et le récit est captivant. La période de l’histoire est intéressante et riche en événements.
Ce récit m’a permis de réfléchir sur les liens familiaux et amoureux : quand l’amour est plus fort que la famille déjà établie, sur l’adultère et le « coup de foudre ».
Grâce à ce récit, je me suis posé des questions sur ce qu’est capable de faire une femme et mère quand elle sait que l’homme qu’elle aime, aime, lui , une autre femme.
J’ai également réfléchi sur le fait qu’un enfant peut « savoir », se douter d’une chose qu’on lui cache. Je pense que le cerveau retient même ce que l’on entend lorsque l’on est très jeune : le nom de Simon et son histoire ont peut être été chuchotés pendant des réunions de famille le narrateur étant bébé.
De plus, je suppose que le narrateur se doutait que ses parents lui cachaient la vérité et soufraient de quelque chose de part leur attitude et leurs expressions.
Après avoir lu ce roman, je me suis demandé comment on pouvait vivre, créer une famille avec un immense sentiment de culpabilité comme celui de Maxime et Tania.

Le Procès Pétain

exposé de Maxime Trémion, élève de 3ème.

Le Procès du Maréchal Pétain
(23 juillet -15 août 1945)


Le procès débute le 23 juillet 1945. Il se termine le 15 août 1945, et par le jugement dernier 5 : coupable ! Le Maréchal Pétain est condamné à mort pour collaboration avec l’ennemi et haute trahison. Toutefois il ne sera pas exécuté à cause de son grand âge (89 ans).

Le Maréchal Pétain

Le maréchal Pétain est né le 24 mai 1856. Il fut désigné pour commander les troupes françaises lors de la bataille de Verdun. Grâce à son intelligence tactique, il permit à ses troupes de remporter la bataille. C’est cette victoire qui le rendit célèbre, et, en 1919, qui lui permit de devenir membre de l’académie des sciences morales et politiques. Le 9 février 1934, il est nommé ministre de la Guerre. Le 16 juin 1940 il est nommé président du Conseil par le président Lebrun. C’est lui qui demande un armistice aux Allemands.

Collaboration et trahison ?

L'armistice est signé le 22 juin 1940, la France est écrasée et divisée. Le maréchal Pétain est investi des pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. La France a une nouvelle devise : "Travail, Famille, Patrie". Après Montoire, le régime s'installe dans la collaboration. Rationnement, réquisitions, pénurie, couvre-feu, répression arbitraire...tel est le quotidien des Français. La collaboration de l’Etat français ne cesse de s’approfondir et montrer son visage répressif. En 1944 Pétain est emmené en Allemagne. En avril 1945 revenu en France (après un séjour en Suisse) il subit son procès, sans pratiquement parler.
Les collaborateurs

Pétain ne fut pas le seul à être jugé, parmi les accusés, se trouvaient :
-Pierre Laval
-le rédacteur du journal, Je Suis Partout, Robert Brasillach
-Le célèbre romancier Jean Giono
-Louis Renault
-Joseph Darnand

Contenu du procès

L'accusation est soutenue par le procureur général Mornet. Paul Reynaud, ancien Président du Conseil, Edouard Daladier, ancien Président du Conseil, l'ancien Président de la République, Albert Lebrun, l'ancien Président du Sénat, Jeanneney, le Président Herriot l'ancien Président du Conseil, Léon Blum sont appelés à témoigner. L’acte d’accusation porte essentiellement sur la période qui a précédé juillet 1940, et au neuvième jour on commença à examiner les avantages et les inconvénients suscités par la politique de Vichy. La défense du maréchal Pétain est assurée par trois avocats : le bâtonnier Payen, Jacques Isorni et Jean Lemaire, mais aussi par le général Weygand, le général Laffargue, ancien chef d'état-major. Vingt-quatre jurés ont été désignés en fonction de critères essentiellement politiques. Ils ont été tirés au sort à partir de deux listes portant : l'une, les noms des parlementaires n'ayant pas voté, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au Maréchal ; l'autre, des noms fournis par les organisations de la Résistance.

Le Procès

Le 23 juillet 1945, le procès débute : l’ambiance est froide, personne ne parle, personne même pas le Maréchal Pétain qui, assis sur un vieux fauteuil s’amuse avec un rouleau en papier.
Le 26 juillet, Mr Daladier qui avait été emprisonné sous l’ordre du Maréchal Pétain, vînt porter plainte. Pétain répondit : « Je ne répondrai pas aux questions. C’est tout. »
Le 28 juillet, Louis Marin cita un texte de loi qui disait que tout chef de gouvernement qui traitera avec l’ennemi sans que ce traité garantisse l’indépendance pleine et entière de la patrie sera puni de la peine de mort.
5 jours s’étaient déjà écoulés et le Maréchal Pétain n’avait toujours rien dit.
Le 29 juillet, Le général Doyen avoue, malgré lui, que les crimes commis par le Maréchal -la collaboration- ont conduit à la perte de la France.
Le 5-6 août, Laval (dont le procès se tient en octobre) dévoila que le Maréchal Pétain avait connu et approuvé la phrase « Je souhaite la victoire de l’Allemagne ». A la fin de l’audience, la police amena Laval et le firent sortir de la salle. Mais il reviendra. Le maréchal Pétain se leva et dit qu’il n’avait jamais approuvé cette phrase.
Le 15 août, Le président Mongibeaux déclara avec une voix ferme : « L’accusé est condamné a mort »


Pétain ? Ce qu’il en reste dans les mémoires

L’opinion publique qui était restée longtemps défavorable à un procès Pétain, avait fini par attendre avec impatience le procès pour être finalement déçue : la défense pouvait à chaque accusation d’avoir fait le jeu des Allemands apporter un élément contraire. De plus rien n’était dit sur la faute morale.
En 1951, une association se créa : l’A.D.M.P. (Association pour la Défense du Maréchal Pétain). Le premier président de l'ADMP fut le général Héring ; le comité d'honneur comprenait entre autres des membres de l'Académie française (Henry Bordeaux, Louis Madelin, Claude Farrère, Jérôme Tharaud), les généraux Brécard, Dufieux, d'Harcourt, Lafont, de La Porte du Theil, Laure, Pujo, Serrigny, des personnalités telles que Gaston Bergery, Jean Borotra, Jérôme Carcopino, Pierre-Etienne Flandin, Daniel Halevy, Henry Lemery, Henri Massis, Pierre Mauriac, François Pietri, Pierre Taittinger.
De juillet 1952 à décembre 1958, l'organe de liaison de l'Association parut sous forme de bulletins ; à partir de mars 1959, il fut publié sous le titre actuel « Le Maréchal ». En janvier 1960, le Général Héring annonça sa décision de quitter la présidence de l'ADMP, lui succèda à la tête de l'Association Jean Lemaire, l'un des avocats du Maréchal. Le 23 juillet 2001, l'ADMP célèbra à l'île d'Yeu, le 50e anniversaire de la mort du maréchal Pétain ; en cette journée mémorable, 700 maréchalistes participèrent aux diverses manifestations organisées par l'Association : halte devant la maison mortuaire où Jean Charon, délégué de l'ADMP à l'île d'Yeu, évoqua les derniers instants du plus vieux prisonnier du monde ; messe célébrée à l'église Notre-Dame du Port ; dans le cimetière marin, hommage au Maréchal devant sa tombe où le président, le général le Groignec, réaffirma solennellement : " Nous n'oublierons jamais ".L'ADMP se fixe essentiellement une double mission : translation de l'illustre soldat de l'île d'Yeu à Douaumont et révision du procès de 1945.
L’association organise chaque année des manifestations nationales (à Cauchy-à-la-Tour, le 24 avril ; messe à Paris, le 1er mai ; à l'île d'Yeu, le 23 juillet ; à Verdun, le 10 novembre) ou régionales.

Pièce évidente de l’épuration, le procès Pétain n’a pas réellement été l’occasion de condamner la collaboration. C’est finalement un procès mou qui aboutit à une décision –la condamnation- de toute façon inévitable. Mais n’est ce pas là l’illustration que l’épuration en France a répondu en bonne partie à cette volonté de de Gaulle de rapidement « oublier et pardonner ». On comprend alors pourquoi, encore maintenant tant de victimes se sentent insatisfaites. Et néanmoins n’est ce pas maintenant aux historiens de jouer leur rôle ?

Sources :
Joseph Kessel, Jugements derniers : les procès Petain, Nuremberg et Eichman, Hachette Texto.
Peter Novick, L’épuration française, 1944-1949, Le Seuil, coll. Point, 1991.

L'Allemagne : un passé qui ne passe pas

Compte rendu du documentaire L’Allemagne, un passé qui ne passe pas.

Ce documentaire de 2006 a été diffusé mardi 8 janvier 2008, sur Arte de 23H05 à 00H40. (rediffusion à 9H00 le 15 janvier)
L’auteur de ce documentaire est Michael Verhoeven (né en 1938) : ce n’est pas son coup d’essai en matière de travail de mémoire et de compréhension du passé nazi de l’Allemagne.
(Pour plus d’information voir : http://television.telerama.fr/tele/emission.php?onglet=essentiel&id=7763686 )

A partir d’une exposition, Guerre d’extermination, crimes de la Wehrmacht de 1941 à 1944, tenue à Hambourg, (1995, puis 2001) qui avait pour but de briser le tabou d’une armée régulière innocente du crime de génocide, l’auteur se penche sur les réactions des Allemands et la compréhension qu’ils ont des événements et des responsabilités de la Wehrmacht : c’est ce qui occupe les deux tiers du documentaire. Le dernier tiers est consacré à une enquête en Ukraine, Russie et Biélorussie qui porte sur les pratiques génocidaires de l’année 41. Des témoins rescapés et des historiens locaux sont interrogés. Un historien du mémorial de l’Holocauste de Washington, Peter Black, est aussi sollicité,. (http://www.ushmm.org/)
Les deux parties sont de durée inégale. Mais le changement de point de vue –d’un côté on interroge les Allemands et de l’autre les victimes-, s’il crée une rupture assez nette dans la construction narrative permet de faire le tour de la question. Signalons tout de même que certaines images avaient déjà été vues dans un film russe sur les massacres commis en Ukraine et Biélorussie (Children from the abyss de Pavel Chukhraj, 1997, disponible, avec quatre autres documentaires dans le coffret Broken Silence, Steven Spielberg and Survivors of the Shaoh Visual History foundation, Universal DVD, 2004). On y comprend le mécanisme de l’extermination avant Auschwitz : regroupement dans des ghettos, propagande intense de l’armée allemande qui vise à assimiler juifs et bolchéviks afin de susciter les haines nationalistes, recrutement d’auxiliaires locaux (les politsai ukrainiens dans le film de Chukraj), exécutions. Il n’est pas inutile de rappeler comme le fait Verhoeven que 40% des personnes exterminées ne l’ont pas été dans les camps d’extermination.
La première partie est de loin la plus originale : on y voit les nombreuses lignes de fractures de la société allemande confrontée à son passé. La question est de savoir si les simples soldats de la Wehrmacht ont pris une part active aux violences à visée génocidaire. Sont présentés les avis des historiens (Pohl, Rupnow, Hans Mommsen). Tous leurs commentaires montrent que des unités autres que les Waffen SS ou que les Einsatzgruppen ont participé aux massacres : en attestent les lettres parfois explicites et les photographies que les soldats ont adressé à leur familles, et qui ont servi lors des expositions en Allemagne. Restait à comprendre le mécanisme qui conduit des hommes « ordinaires » à devenir des meurtriers de masse. Les convictions racistes et antisémites ont joué leur rôle. Le mépris envers les sous-hommes justifie toutes les abominations. Les normes sont bouleversées. Harald Welzer dans un livre récemment traduit en français montre à quel point en peu de temps il est admis comme normal de tuer les Juifs (p.199) : « Les hommes agissent dans un microcosme où il existe des différences et des différends quant à l’exécution, mais où l’accord règne sur la nécessité des opérations. La pratique elle-même modifie la perspective normative. »
Les opposants à ces thèses c'est-à-dire ceux qui refusent l’idée que les soldats allemands aient participé sciemment et parfois consciencieusement aux massacres présentent des objections nombreuses : passons vite sur ceux qui mettent en doute les photographies et les qualifient de propagande « rouge ». Le documentaire contient de nombreux passages où s’expriment des membres du NPD néo nazi. Plus fréquemment on reproche en Allemagne de salir la mémoire des pères et grands-pères qui ont combattu bravement sans participer au génocide : leurs descendants refusent qu’on leur fasse individuellement endosser une responsabilité collective. Or, justement la question de la responsabilité est cruciale : les exécuteurs n’avaient pas la conscience de commettre un crime, puisque le crime était devenu la norme. Mais leurs descendants ont ce recul qui ne peut empêcher la culpabilité. Comment dès lors admettre ? La réponse est bien souvent que les ordres étaient les ordres. Le choix de refuser était impossible. Or le documentaire montre aussi que certains officiers ont refusé d’obéir à des ordres d’extermination. Ils n’ont pas été punis. Mais d’autres se chargeaient de la besogne.
Les enjeux mémoriels on le constate en regardant ce documentaire sont extrêmement forts. Le soldat inconnu (image du début du film, tombe du soldat inconnu à Munich) –en jouant sur la polysémie du terme- doit-il le rester pour préserver le consensus social ? Le travail historien d’administration de la preuve est dérangeant. Et cependant il oblige les sociétés à se questionner sur le fonctionnement de groupes humains capables de basculer dans la « folie » meurtrière. C’est peut-être un des plus grands mérites de ce long documentaire que de laisser les divergences s’exprimer mais d’établir les faits historiques. La vérité est forcément bouleversante car elle interroge aussi notre capacité individuelle à décider, à résister.


Bibliographie en français :
Hilberg Raul, Exécuteurs, victimes, témoins, folio histoire, 1994, réed 2004.
Sémelin Jacques, Purifier et détruire, usages politiques des massacres et des génocides, Seuil, 2006.
Welzer Harald, Les exécuteurs, des hommes normaux aux meurtriers de masse, Gallimard NRF essais, 2005, 2007 pour la traduction.