exposé de Maxime Trémion, élève de 3ème.
Le Procès du Maréchal Pétain
(23 juillet -15 août 1945)
Le procès débute le 23 juillet 1945. Il se termine le 15 août 1945, et par le jugement dernier 5 : coupable ! Le Maréchal Pétain est condamné à mort pour collaboration avec l’ennemi et haute trahison. Toutefois il ne sera pas exécuté à cause de son grand âge (89 ans).
Le Maréchal Pétain
Le maréchal Pétain est né le 24 mai 1856. Il fut désigné pour commander les troupes françaises lors de la bataille de Verdun. Grâce à son intelligence tactique, il permit à ses troupes de remporter la bataille. C’est cette victoire qui le rendit célèbre, et, en 1919, qui lui permit de devenir membre de l’académie des sciences morales et politiques. Le 9 février 1934, il est nommé ministre de la Guerre. Le 16 juin 1940 il est nommé président du Conseil par le président Lebrun. C’est lui qui demande un armistice aux Allemands.
Collaboration et trahison ?
L'armistice est signé le 22 juin 1940, la France est écrasée et divisée. Le maréchal Pétain est investi des pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. La France a une nouvelle devise : "Travail, Famille, Patrie". Après Montoire, le régime s'installe dans la collaboration. Rationnement, réquisitions, pénurie, couvre-feu, répression arbitraire...tel est le quotidien des Français. La collaboration de l’Etat français ne cesse de s’approfondir et montrer son visage répressif. En 1944 Pétain est emmené en Allemagne. En avril 1945 revenu en France (après un séjour en Suisse) il subit son procès, sans pratiquement parler.
Les collaborateurs
Pétain ne fut pas le seul à être jugé, parmi les accusés, se trouvaient :
-Pierre Laval
-le rédacteur du journal, Je Suis Partout, Robert Brasillach
-Le célèbre romancier Jean Giono
-Louis Renault
-Joseph Darnand
Contenu du procès
L'accusation est soutenue par le procureur général Mornet. Paul Reynaud, ancien Président du Conseil, Edouard Daladier, ancien Président du Conseil, l'ancien Président de la République, Albert Lebrun, l'ancien Président du Sénat, Jeanneney, le Président Herriot l'ancien Président du Conseil, Léon Blum sont appelés à témoigner. L’acte d’accusation porte essentiellement sur la période qui a précédé juillet 1940, et au neuvième jour on commença à examiner les avantages et les inconvénients suscités par la politique de Vichy. La défense du maréchal Pétain est assurée par trois avocats : le bâtonnier Payen, Jacques Isorni et Jean Lemaire, mais aussi par le général Weygand, le général Laffargue, ancien chef d'état-major. Vingt-quatre jurés ont été désignés en fonction de critères essentiellement politiques. Ils ont été tirés au sort à partir de deux listes portant : l'une, les noms des parlementaires n'ayant pas voté, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au Maréchal ; l'autre, des noms fournis par les organisations de la Résistance.
Le Procès
Le 23 juillet 1945, le procès débute : l’ambiance est froide, personne ne parle, personne même pas le Maréchal Pétain qui, assis sur un vieux fauteuil s’amuse avec un rouleau en papier.
Le 26 juillet, Mr Daladier qui avait été emprisonné sous l’ordre du Maréchal Pétain, vînt porter plainte. Pétain répondit : « Je ne répondrai pas aux questions. C’est tout. »
Le 28 juillet, Louis Marin cita un texte de loi qui disait que tout chef de gouvernement qui traitera avec l’ennemi sans que ce traité garantisse l’indépendance pleine et entière de la patrie sera puni de la peine de mort.
5 jours s’étaient déjà écoulés et le Maréchal Pétain n’avait toujours rien dit.
Le 29 juillet, Le général Doyen avoue, malgré lui, que les crimes commis par le Maréchal -la collaboration- ont conduit à la perte de la France.
Le 5-6 août, Laval (dont le procès se tient en octobre) dévoila que le Maréchal Pétain avait connu et approuvé la phrase « Je souhaite la victoire de l’Allemagne ». A la fin de l’audience, la police amena Laval et le firent sortir de la salle. Mais il reviendra. Le maréchal Pétain se leva et dit qu’il n’avait jamais approuvé cette phrase.
Le 15 août, Le président Mongibeaux déclara avec une voix ferme : « L’accusé est condamné a mort »
Pétain ? Ce qu’il en reste dans les mémoires
L’opinion publique qui était restée longtemps défavorable à un procès Pétain, avait fini par attendre avec impatience le procès pour être finalement déçue : la défense pouvait à chaque accusation d’avoir fait le jeu des Allemands apporter un élément contraire. De plus rien n’était dit sur la faute morale.
En 1951, une association se créa : l’A.D.M.P. (Association pour la Défense du Maréchal Pétain). Le premier président de l'ADMP fut le général Héring ; le comité d'honneur comprenait entre autres des membres de l'Académie française (Henry Bordeaux, Louis Madelin, Claude Farrère, Jérôme Tharaud), les généraux Brécard, Dufieux, d'Harcourt, Lafont, de La Porte du Theil, Laure, Pujo, Serrigny, des personnalités telles que Gaston Bergery, Jean Borotra, Jérôme Carcopino, Pierre-Etienne Flandin, Daniel Halevy, Henry Lemery, Henri Massis, Pierre Mauriac, François Pietri, Pierre Taittinger.
De juillet 1952 à décembre 1958, l'organe de liaison de l'Association parut sous forme de bulletins ; à partir de mars 1959, il fut publié sous le titre actuel « Le Maréchal ». En janvier 1960, le Général Héring annonça sa décision de quitter la présidence de l'ADMP, lui succèda à la tête de l'Association Jean Lemaire, l'un des avocats du Maréchal. Le 23 juillet 2001, l'ADMP célèbra à l'île d'Yeu, le 50e anniversaire de la mort du maréchal Pétain ; en cette journée mémorable, 700 maréchalistes participèrent aux diverses manifestations organisées par l'Association : halte devant la maison mortuaire où Jean Charon, délégué de l'ADMP à l'île d'Yeu, évoqua les derniers instants du plus vieux prisonnier du monde ; messe célébrée à l'église Notre-Dame du Port ; dans le cimetière marin, hommage au Maréchal devant sa tombe où le président, le général le Groignec, réaffirma solennellement : " Nous n'oublierons jamais ".L'ADMP se fixe essentiellement une double mission : translation de l'illustre soldat de l'île d'Yeu à Douaumont et révision du procès de 1945.
L’association organise chaque année des manifestations nationales (à Cauchy-à-la-Tour, le 24 avril ; messe à Paris, le 1er mai ; à l'île d'Yeu, le 23 juillet ; à Verdun, le 10 novembre) ou régionales.
Pièce évidente de l’épuration, le procès Pétain n’a pas réellement été l’occasion de condamner la collaboration. C’est finalement un procès mou qui aboutit à une décision –la condamnation- de toute façon inévitable. Mais n’est ce pas là l’illustration que l’épuration en France a répondu en bonne partie à cette volonté de de Gaulle de rapidement « oublier et pardonner ». On comprend alors pourquoi, encore maintenant tant de victimes se sentent insatisfaites. Et néanmoins n’est ce pas maintenant aux historiens de jouer leur rôle ?
Sources :
Joseph Kessel, Jugements derniers : les procès Petain, Nuremberg et Eichman, Hachette Texto.
Peter Novick, L’épuration française, 1944-1949, Le Seuil, coll. Point, 1991.
soins
vendredi 11 janvier 2008
Le Procès Pétain
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire