Dans LE MONDE 2 n°19598 de ce samedi 26 janvier 2008, Pierre Assouline ("Juste un détail", p.15) révèle que Marc Ferro a refusé -après avoir pesé le pour et le contre et le reste- de recevoir la croix de l'ordre du Mérite que l'ambassadeur d'Allemagne, pardon de la République fédérale d'Allemagne- voulait comme à d'autres lui remettre. Et d'expliquer que ne voulant pas blesser l'hôte allemand il n'a pas voulu refuser publiquement. Une lettre brève a donné les explications nécessaires. Sensible à l'honneur qu'on souhaitait lui faire, Marc Ferro, par ailleurs conscient d'avoir oeuvré au rapprochement franco-allemand grâce à son émission "Histoire Parallèle", n'a pas pu imaginer voir cet insigne allemand accroché à sa poitrine, lui dont le coeur saigne encore lorsqu'il songe à la disparition à Buchenwald de sa mère.
Faire l'Europe n'est pas bien simple et les enjeux de mémoire suscitent -on le voit dans le cas de Marc Ferro- un singulier conflit schizophrénique. Lui, ne peut oublier mais il le doit aux générations présentes qui "n'y sont pour rien".
Oublier pour mieux se souvenir, se souvenir pour mieux oublier.
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